Le Budō dans la vie courante
Dès le XVIIe siècle, des écrits de guerriers comme notamment "le Traité des cinq roues" de Miyamoto Musashi mentionnaient le fait que les principes de l'art du sabre étaient les mêmes que les principes de la stratégie, et pouvaient aussi s'appliquer à toutes les activités de la vie.
Le passage des jutsu vers les dō est l'ultime consécration de ce principe : en travaillant l'art martial, l'humain s'améliore, et cette amélioration a des répercussions sur sa vie de tous les jours. Ainsi, le Budō ne s'arrête pas aux portes du dojo mais doit « emplir la vie » du budōka. Bien que le Budō ait abandonné la notion de confrontation, la notion d'amélioration de l'humain est intimement liée à la notion de combat. Pour faire une analogie avec la gymnastique par exemple : un mouvement de gymnastique permet de progresser que s'il est effectué correctement, placement du corps, respiration, équilibre, précision du mouvement. De même, un mouvement de base, kihon, ou enchaînement codifié, kata, ne permet de progresser que s'il est effectué correctement, c'est-à-dire s'il est « efficace » dans le contexte d'un combat. La moindre erreur mène alors potentiellement à la mort. Ainsi, c'est bien cette notion originelle de combat à mort qui est derrière la progression dans les budō, et donc dans la vie quotidienne, même si la dimension de combat et a fortiori de mort est totalement absente de la pratique.